Brève

Ces festivals qui se réinventent : Chalon dans la rue

En 2021, le festival des arts de la rue tente des choses et va au contact des gens.

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Chaque mois, le blog de VYV Festival met à l’honneur ces festivals qui, cette année, se réinventent pour contrer la morosité de la crise sanitaire. Épisode 02 : Chalon dans la rue.

Véritable poids lourd parmi les festivals de théâtre de rue en France, Chalon dans la rue accueille habituellement environ 250.000 spectateurs et 150 compagnies chaque été. Une institution. Et un événement qui, au-delà de la proposition culturelle, nourrit et fait vivre tout un territoire. Marionnettes, cirque, théâtre, déambulations, musique, numérique, entresorts… En juillet depuis plus de 30 ans, chaque recoin de Chalon-sur-Saône transpire à grosses gouttes sur fond de créativité, de poésie et d’humour.

Nos habitudes d’hier sont bousculées et doivent être réinterrogées

Quid de l’édition 2021 ?

Après un été 2020 déjà bien chamboulé, la formule à venir est tout autant mouvante en raison du contexte qu’on connaît. « On ne sait pas encore tout à fait sur quel pied danser avec le protocole sanitaire, les jauges à respecter, la billetterie, tout peut encore évoluer très vite », lance Erika Lamy, responsable de la communication du festival. Mais le festival aura bien lieu, du 21 au 25 juillet. Et une évidence s’impose cette année, malgré tout. L’idée selon laquelle la rencontre entre les artistes et le public doit se renouveler. « Nos habitudes d’hier sont bousculées et doivent être réinterrogées », précisent Bruno Alvergnat et Pierre Duforeau, à la tête de l’équipe du Centre national des arts de rue et de l’espace public (CNAREP) qui porte le festival.

Lors d’une précédente édition de Chalon dans la rue, sans les masques évidemment.

Michel Wiart

Ça chauffe donc plutôt pas mal dans les cerveaux du côté de l’Abattoir à Chalon-sur-Saône. Et pour s’accorder avec les règles sanitaires, notamment la question des jauges limitées, les nouveautés sortent de terre. Ainsi va l’Aube de la création : des maquettes de spectacle en cours de création : le spectateur s’inscrit mais il ne sait pas ce qu’il va voir, ni où. Un jardin chez l’habitant, une impasse, et au final un moment unique pour le public qui assiste à un bout de spectacle façon crash-test, entre intimité et prise de risque.

Outre le in et le off classique de Chalon dans la rue, la formule 2021 permettra également de se questionner plus profondément. Comment on se réinvente ? C’est quoi un festival des arts de la rue ? Dans quelles conditions on travaille ensemble, programmateurs, compagnies, diffuseurs ? Pour la première fois, et en réaction au contexte actuel, le festival met les pieds dans le plat en toute transparence. Cette réflexion sera traitée et se déclinera en une série d’émissions web, avec la participation d’Odil TV, le média local. « L’idée de départ était de se dire : Chalon dans la rue est mort. Comment on envisage le lendemain ? », glisse Erika Lamy.

Bref, en 2021 à Chalon dans la rue, on prend de la hauteur, on soutient la création artistique coûte que coûte, on regarde devant. Et ça s’annonce hors norme.

Texte : Pierre-Olivier Bobo
Photos : Michel Wiart

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Et alors, cette année ?

« Cette année, l’événement s’appelle la Face B, mais on ne va pas faire un sous Cabaret Vert », précise Julien Sauvage, le directeur du festival. Ils changent la formule, mais ça va toujours transpirer les valeurs habituelles du Cabaret : bien manger, bien boire, échanger, penser à la planète, faire la fête… « On crée un tiers-lieu, la Macérienne, dans une ancienne usine collée au site habituel du Cabaret Vert, qui commence à être réhabilitée. Un lieu qui a vocation à exister de façon pérenne dans le futur. Ce lieu, on l’occupe sur 5 semaines et 6 week-ends, du 19 août au 26 septembre ». Et tout ça aussi grâce à une vraie grosse dynamique culturelle enclenchée sur toute la ville de Charleville-Mézières. Bim ! « Un lieu culturel éphémère, qui se transforme en mini-festival les week-ends, avec des temps forts ».

La jauge est bien sûr adaptée. Il y aura 2.500 places assises en mode énorme guinguette dans la Macérienne et des gradins pour les concerts. Le mardi, c’est afterwork, mercredi c’est le jour des familles et des débats, jeudi c’est cinéma, et le week-end, concerts pour le temps fort. Le week-end du 19 août, c’est le festival BD, et il y aura un week-end seconde main, un gros week-end musique à ne pas rater fin août, et les deux derniers week-ends de septembre seront en crossover avec le festival international de la marionnette. « C’est le Avignon de la marionnette, et il a lieu à Charleville. On en profite pour créer des ponts avec eux », explique Julien Sauvage. On attend les détails de la programmation bien sûr. « On est confiant », nous annonce Julien. « On tient à garder cette convivialité qui caractérise l’esprit du festival, je pense que la formule est bonne, y’en a pour tout le monde, la programmation est vraiment top pour une jauge de 5.000 personnes. On change d’événements parce qu’on n’a pas le choix, mais on garde les valeurs ». Vous trouverez bien un week-end pour passer dans les Ardennes…

Texte : Antoine Gauthier
Photos : Louise Vayssié (édition 2016 du Cabaret Vert)

Photo du Chemin des Beaux Jours

Sic amicitiam non spe mercedis adducti sed quod omnis eius fructus in ipso amore inest, expetendam putamus.

Lisa Van Reeth

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