Vivien Becle est un des programmateurs du VYV Festival. Avec son collègue Christian Allex il échafaude ce qui va venir rythmer le festival. Il compose, articule, donne du sens, du lien, et vous offre une programmation mitonnée aux petits oignons. Il nous explique quelle est la recette d'une prog' bien cuisinée.
Il n’y a pas de BTS programmateur de concerts…Comment tu t’es retrouvé à faire ce métier ?
Vivien Becle : Non en effet, il n’y a pas vraiment d’études pour ça. J’ai par contre eu la possibilité de faire AGEC (Administration et Gestion des Entreprises Culturelles) pendant un an, avec 6 mois de cours (et beaucoup d’intervenants professionnels) et 6 mois de stage. Disons que cette licence c’était mon objectif pour obtenir ce stage, et j’ai eu la chance de pouvoir l’effectuer en tant qu’assistant prog’ aux Eurockéennes en 2013.
Tout est parti de là, même si avant tout cela je m’étais déjà pas mal impliqué dans ce milieu, en créant une association d’organisation de concerts, et en travaillant en tant que barman / technicien / monteur / road sur des concerts ou festivals.
Ce qu’il faut retenir pour en arriver là, à mon avis, c’est qu’il ne faut pas oublier que c’est un métier assez particulier, artistique avant tout.
Il faut être très curieux, écouter sans cesse et de tout, voir ce qu’il se fait ailleurs, connaitre les ficelles du business, en France et à l’étranger. Tout passe par là, et évidemment par le réseau qu’on peut construire autour de nous.

« Le meilleur coté pour moi, c’est évidemment la partie artistique : écouter de la musique sans cesse, aller en concert, programmer et surtout vivre l’échange entre les artistes et leur public le jour J »
Mathilde Leconte
VYV c’est une programmation avant tout populaire ; tous les genres pour tous les âges.
Quel est selon toi le meilleur côté du boulot? Le pire?
Vivien Becle : Si je devais choisir, le meilleur coté pour moi, c’est évidemment la partie artistique : écouter de la musique sans cesse, aller en concert, programmer et organiser ces concerts. Cependant si je dois garder une seule chose c’est l’échange entre les artistes et leur public le jour J : c’est l’aboutissement, à chaque fois.
Le pire coté, certainement la partie économique qui ne cesse d’exploser. La concurrence ça fait partie du jeu, mais les cachets qui augmentent sans cesse chaque année, ça peut prendre le dessus sur la passion du live de temps en temps, en tout cas ça peut donner cette impression. Mais encore une fois, cela fait partie du job, on doit s’adapter. Tout change tout le temps, comme notre façon d’écouter et de découvrir la musique peut changer régulièrement aussi.
C’est quoi la recette du cocktail de la programmation de VYV Festival?
Vivien Becle : Pour l’instant il n’y a eu qu’une seule vraie édition. Cette année 2021 est particulière, on ne va pas revenir dessus, même si on a essayé de garder l’ADN du projet. Mais si on revient sur 2019, ou sur les programmations travaillées pour 2020 et 2021, le VYV c’est une programmation avant tout populaire ; tous les genres pour tous les âges. Notre souhait est néanmoins de rester moderne, défricheur, international aussi. Un mélange de tout ça : des groupes populaires qui rassembleront et des découvertes de tous genres pour donner une âme, une couleur un peu plus particulière au festival, le rendre aussi unique dans son montage. C’est important pour nous d’avoir quelque chose de très actuel et rare, en tout cas au maximum.
Propos recueillis par : Antoine Gauthier