Être un festival en 2022, ce n’est plus uniquement disposer d’un parterre de stars sur une étendue vide. VYV Festival l’a bien compris et en a même fait son mantra : proposer un cadre idyllique et naturel avec des initiatives sociales et solidaires afin que les festivaliers puissent découvrir et se cultiver. On a mis notre tenue de festivalier pour arpenter en immersion le Chemin des Beaux Jours et on en est revenu avec le sourire aux lèvres.
Soleil radieux sur le plateau de la Combe à la Serpent, c’est toujours un bon point quand on s’apprête à vivre dehors pendant deux jours. Le mercure affiche des scores records mais heureusement la Combe possède son écrin de verdure et ses pins permettent de trouver des points d’ombres salvateurs. Nous sommes donc prêts pour le GR N°VYV, les chaussures de rando en moins, pour aller à la rencontre des acteurs présentant leurs initiatives sociales et solidaires sur le Chemin des Beaux Jours.

Ré-épilation pour tout le monde à la Coletterie
Édouard Roussel
Ciao les stéréotypes !
La balade le long du Chemin des Beaux Jours est une aventure où l’on ne reste pas seul longtemps, la preuve en est ; au bout de deux minutes de marche, je tombe nez à nez avec les intervenantes de la Coletterie qui me proposent de découvrir leur salon de beauté complétement décalé : Coiffure paysagiste, tarot tuning manucure, mono-dancing pour une personne, cours d’aquagym en piscines gonflables individuelles, ré-épilations… derrière cette créativité sans limite, un message véhiculé : sublimer la beauté en espace public en s’amusant des diktats de notre société. Un univers loufoque qui permet aux gens de s’assumer pleinement pendant le festival. Un sentiment largement ressenti lors de nos déambulations, à l’image de l’espace Adosen, découvert à quelques encablures de la Coletterie après une mauvaise orientation sur notre carte d’état major. Leur but : déconstruire les stéréotypes et les clichés avec humour. L’espace offre la possibilité aux festivaliers de sélectionner un stéréotype en tirant sur une cible, de le démonter en se déguisant et en allant à l’encontre des idées reçues. Une bonne façon de briser des tabous en s’amusant pour Adosen, association agréée par l’éducation nationale qui intervient dans les collèges et lycées sur des thématiques diverses afin de créer un dialogue entre les jeunes. Et l’occasion ainsi de faire évoluer les mentalités, tout en obtenant une fantastique photo finish ! Parfois se perdre ça a du bon…
Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence en pleine prêche.
Édouard Roussel

Sisters of Ceremony : Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence – Couvent de Paname
En continuant notre périple, on comprend que ce combat contre les stéréotypes semble être une véritable balise sur le Chemin des Beaux Jours, puisqu’au détour d’une clairière nous rencontrons les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence : un mouvement né à San Francisco en 1979 qui promeut la tolérance, la non-violence et la paix avec une tonalité détonante. Un style proche des drag-queens fait de paillettes, de talons hauts et de maquillage volontairement outrancier qui permet de prêcher un message universel : s’accepter les uns, les autres et expier la culpabilité stigmatisante. Point de patriarcat chez les sœurs et ce vent frais, qui nous pousse dans le dos pendant les montées, apporte une ambiance incroyablement progressiste sur le Chemin des Beaux Jours qui en devient étincelant. Une bienveillance qui permet aux jeunes et moins jeunes de s’accepter pleinement sur le festival.

La Friche aux Idées en ébullition
Édouard Roussel
Friche aux Idées et bouillon de culture
Parlons-en des jeunes, puisqu’au détour d’un mur de graffitis où des artistes esquissent une fresque géante, notre route se voit barrée par un happening tenu par les jeunes conseillers départementaux de la Côte D’Or. Ils sont pour la plupart collégiens et ont travaillé sur une websérie, accompagnés des réalisateurs dijonnais Honest, contre le harcèlement. Les jeunes conseillers départementaux dénoncent l’homophobie, le racisme et les différentes persécutions dont ils sont témoins à travers des courts métrages poignants diffusés pendant le festival. À la Friche aux Idées, pour être exact. Un espace de parole qui permet de mettre en avant l’engagement social du festival, et qui se transforme en une agora, permettant aux publics de découvrir des initiatives par le biais de leurs créateurs et représentants mais aussi de participer activement aux discussions, animations, rencontres, projections et happenings. Un programme chargé qui s’étend sur les deux jours du festival.
Les bons plans de Chez Yvon
Édouard Roussel

Ravitaillement
Le Chemin des Beaux Jours est décidément un lieu qui recèle de surprises, et on peut dire que ça creuse ! En cherchant une auberge, on tombe par hasard chez Yvon, mutualiste, activiste chez les jeunes et équipé d’un vélo à smoothie ! Une façon écolo de se faire plaisir et de se rafraîchir par ces fortes chaleurs. On nous propose ensuite même de préparer notre propre burger vegan pour cuisiner sans se ruiner à la maison (si on avait su ça plus jeune, ça nous aurait évité quelques tournées de pâtes !). Cette étape est blindée de petits tips et astuces pour économiser de l’argent au quotidien ; une aubaine quand on sait que les étudiants sont souvent les plus impactés par la précarité. On repart de ce bivouac improvisé, rassasié et prêt à aller voir des concerts, car ne l’oublions pas, c’est ça aussi le VYV Festival. Vous l’aurez compris, il y a mille façons différentes d’aborder le Chemin des Beaux Jours. On pourrait vous parler de nos ampoules sous les pieds de fin de randonnée et des dizaines d’initiatives sociales rencontrées qui s’emploient à donner une nouvelle vie à des produits, à les recycler, à faciliter le quotidien de toutes et tous, sans exclusion…On aurait pu aussi vous parler du Terrain des Mômes, un endroit incroyable où la marmaille grouille dans tous les sens en jouant au minigolf et en participant aux multiples ateliers, avec des parents ravis en arrière-plan… mais le mieux serait encore que vous voyiez ça de vous-même, en 2023, au même endroit, sur le Chemin des Beaux Jours.
Texte : Julien Rouche // Photos : Édouard Roussel

Des mômes vivant leur meilleur vie
Édouard Roussel